Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Santé et qualité de vie au travail

Surveiller les risques majeurs réduit le taux de fréquence des accidents

En 10 ans, Suez a diminué de 60 % son taux de fréquence des accidents en basant sa stratégie sur le zéro accident grave ou mortel. Une approche soutenue par l'Institut pour une culture de sécurité industrielle (ICSI) qui travaille avec ce groupe depuis plusieurs années.

Pour améliorer la santé et la sécurité de leurs collaborateurs, de plus en plus d’entreprises dans les secteurs de l’industrie et du BTP se focalisent non plus sur le taux de fréquence des accidents mais sur la réduction des accidents graves et mortels.

Cette approche s’avère bénéfique. En témoigne le groupe Suez qui a pour objectif « zéro accident grave ou mortel ». Cette stratégie passe par la formation de ses collaborateurs aux dix règles critiques qui, si elles sont respectées, sauvent des vies. L’enjeu étant de favoriser une prise de conscience individuelle et collective des risques majeurs.

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Chez Suez, le taux de fréquence des accidents a diminué de 60 % sur dix ans. © Suez

Taux de fréquence réduit de 60 % en dix ans

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Ivan Boissières, directeur général de l’ICSI. © Thibaut Deligey

Ces règles imposent par exemple d’accrocher son harnais lors du travail en hauteur, de s’assurer que l’atmosphère est contrôlée avant d’entrer dans un espace confiné, de ne pas passer sous une charge ou encore de vérifier l’absence d’énergie avant le début des travaux.

Grâce à cette approche qui fait désormais l’objet d’une formation en réalité virtuelle suivie par tous ses collaborateurs, l’entreprise a réduit de 60 % son taux de fréquence en dix ans. Lequel est passé de 16,3 en 2010 à 6 en 2020.

« Cette approche impulsée par la direction générale et l’ensemble du groupe Suez est le fruit d’un travail collectif et d’une vision partagée des risques majeurs avec l’ensemble des collaborateurs et sous-traitants », comme le rapporte Ivan Boissières, directeur général de l’Institut pour une culture de sécurité industrielle (ICSI).

Benchmark de bonnes pratiques

Créé en 2003 au lendemain de l’accident d’AZF survenu à Toulouse, cet organisme aide les entreprises à améliorer leurs pratiques en matière de santé et sécurité. Il préconise notamment de se focaliser sur les risques majeurs plutôt que de multiplier les règles de sécurité.

Mais aussi de mieux prendre en compte les facteurs organisationnels et humains dans la politique sécurité des entreprises en agissant sur plusieurs leviers. À savoir, l’organisation et le management, les collectifs, les situations de travail et les individus.

L’ICSI, qui s’appuie sur la Fonci (fondation de recherche), édite des formations en e-learning pour promouvoir la culture sécurité ainsi que sur des guides notamment fondés sur ses groupes d’échange et le benchmark des bonnes pratiques de ses adhérents.

L’institut compte 90 membres dont fait partie le groupe Suez mais aussi des entreprises de la chimie, du pétrole, du transport, du BTP, de l’énergie, de la métallurgie ainsi que des organisations syndicales, des centres d’expertise, des universités et collectivités territoriales…

Construire une culture juste

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Suez a pour objectif d’atteindre zéro accident grave ou mortel d’ici 2030. © Suez

Membre du collège industriel de l’ICSI, Suez travaille avec l’institut à coconstruire des formations qui sont ensuite partagées avec les autres adhérents. A l’instar de ces formations digitales dédiées aux managers et préventeurs et qui sont consacrées à l’intégration des facteurs humains et organisationnels dans la culture de la sécurité.

Cette formation arbore par exemple la question suivante : comment créer un climat de confiance au sein des équipes en amenant plus de transparence et de partage grâce à la construction d’une culture juste. Impactant directement le management, elle consiste à ne pas se focaliser sur la sanction et à miser sur la reconnaissance des salariés qui rapportent de bonnes pratiques ou qui participent à l’amélioration des conditions de travail.

« Cette approche permet à Suez de mobiliser l’ensemble des salariés sur la question de la sécurité », explique Ivan Boissières. De quoi aussi instaurer un climat de confiance sur le terrain et de lutter contre le silence organisationnel qui empêche les remontées d’informations comme les « presqu’accidents » qui sont salutaires à l’amélioration de la sécurité.

Eliane Kan

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