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Le dernier siècle de la République romaine est une période cruciale de l’histoire occidentale. Des troubles et conflits intérieurs qui le scandent dramatiquement émerge un régime nouveau, le Principat, sous lequel le monde méditerranéen... more
Le dernier siècle de la République romaine est une période cruciale de l’histoire occidentale. Des troubles et conflits intérieurs qui le scandent dramatiquement émerge un régime nouveau, le Principat, sous lequel le monde méditerranéen allait vivre pendant plusieurs centaines d’années. Habilement masqué derrière une « restauration » de la 'Res publica', le nouveau mode de fonctionnement des institutions sanctionnait en réalité la prééminence d’un individu, le 'Princeps'. Le présent ouvrage entend éclairer la genèse du discours idéologique impérial à partir des stratégies de légitimation mises en œuvre par les deux premières figures qui plongèrent Rome dans la guerre civile : Marius et Sylla.
Entre 107 et 82 av. J.-C., dans un climat idéologique et religieux singulier que cette étude contribue à mettre en lumière, ces deux 'principes' de la scène politique durent convaincre les soldats et les citoyens de l’'Vrbs', voire – pour Sylla – le monde grec, de leur excellence et de la faveur divine dont ils jouissaient. En pérennisant leur aura de chef de guerre providentiel, ils tentaient de transformer le prestige de la victoire en une position d’influence durable. La confrontation des données de la tradition littéraire et des types monétaires donne accès aux différents thèmes d’un discours élaboré par et pour des 'imperatores'. Dès l’époque étudiée dans ce mémoire, cette idéologie « impératoriale » s’exprime sous des formes diverses : des groupes statuaires aux modestes images véhiculées par les monnaies, les 'monumenta' les plus variés exaltent la 'pietas', la 'uirtus' et la 'felicitas' des commandants, et commémorent les divinités qui leur ont octroyé le succès des armes et patronnent leurs entreprises. S’inspirant, à ses débuts, du précédent de Marius, Sylla parvint, mieux que personne avant lui, à se forger des principes de légitimité supérieurs aux institutions humaines. Si la dictature syllanienne restaura pour un temps la république sénatoriale traditionnelle, « l’autocratie » de l’'imperator felix' dans la guerre civile avait déjà irrémédiablement infléchi le cours de l’histoire.
Étudier les lettres latines de part et d’autre du Rhin. Avant-propos (Pierre ASSENMAKER, Anne-Marie DOYEN-HIGUET) – Briséis critique des mâles et Ovide critique littéraire (Michael VON ALBRECHT) – Le monde de l’enseignement de Pétrone à... more
Étudier les lettres latines de part et d’autre du Rhin. Avant-propos (Pierre ASSENMAKER, Anne-Marie DOYEN-HIGUET) – Briséis critique des mâles et Ovide critique littéraire (Michael VON ALBRECHT) – Le monde de l’enseignement de Pétrone à Prudence : éléments de modernité dans la littérature latine impériale (René MARTIN) – Claude de Mesmes d’Avaux und Jacobus Balde S.J. Eine Lateinerfreundschaft im Schatten des Dreißigjährigen Kriegs (Wilfried STROH) – Le Même et l’Autre dans l’expérience de la traduction. L’exemple de Virgile (Jeanne DION) – « Lost in Translation » (Philippe HEUZÉ) – Zurück zu Voß? Möglichkeiten und Grenzen der Versübersetzung am Beispiel von Vergils Aeneis (Niklas HOLZBERG) – L’enseignement du latin dans le système universitaire français (Bernard MINEO) – L’enseignement du latin en faculté de philosophie et lettres : des mérites d’un « cours de service » (Pierre ASSENMAKER)
En 2017, pour commémorer le bimillénaire de la mort de Tite-Live, s’est tenue à la Bibliothèque Universitaire Moretus Plantin (Université de Namur) une exposition de livres anciens qui illustrait les facettes variées de la réception de... more
En 2017, pour commémorer le bimillénaire de la mort de Tite-Live, s’est tenue à la Bibliothèque Universitaire Moretus Plantin (Université de Namur) une exposition de livres anciens qui illustrait les facettes variées de la réception de l’œuvre livienne au cours des cinq derniers siècles.

Dans la quarantaine de notices de ce catalogue, le lecteur découvrira des éditions et traductions anciennes de Tite-Live, ainsi que des ouvrages qui participèrent de la redécouverte de l’Antiquité durant la Renaissance. Y sont aussi dévoilés quelques exemples – parfois surprenants – de l’influence que Tite-Live put avoir sur de grands noms de la littérature et de la pensée modernes : Érasme, Montaigne, Machiavel, Shakespeare, Corneille…
Etude des représentations "complètes" d'Imperator Caesar (i. e. Octavien) dans le monnayage aux légendes CAESAR DIVI F et IMP CAESAR, émis entre 36 et 29 av. J.-C.
Cette contribution porte sur les citations d’un vers de Virgile (Énéide, III, 113) et d’un passage des Punica de Silius Italicus (XI, 592-594) dans des médailles commémorant les traités de la Paix de Westphalie (1648). Sous les références... more
Cette contribution porte sur les citations d’un vers de Virgile (Énéide, III, 113) et d’un passage des Punica de Silius Italicus (XI, 592-594) dans des médailles commémorant les traités de la Paix de Westphalie (1648). Sous les références laconiques des catalogues se dissimulent des processus intellectuels très différents : dans le premier cas, citation d’un vers descriptif dont le contexte d’origine enrichit la symbolique de la médaille ; dans le second cas, reprise d’une sentence classique à valeur universelle transmise par des recueils de lieux communs.
As a result of the exceptional diversity of coin types (many of which depicting deities) in the Roman coinage from the 130s B.C. onwards, coin iconography is a privileged source for studying the references to the religious sphere in the... more
As a result of the exceptional diversity of coin types (many of which depicting deities) in the Roman coinage from the 130s B.C. onwards, coin iconography is a privileged source for studying the references to the religious sphere in the “political communication” in Rome. This paper focuses on the coinages issued during the Roman civil wars from the 1st century B.C. to the Severan time. Some examples illustrate the functions and the “fields of intervention” of the deities that are depicted on these coins, and shed light on the composition of the “coin pantheons”. The conclusion stresses that the particular interest for some gods attested by the coin types led occasionally into the creation of new cults, a fact that invites not to create a too rigid separation between religion strictly speaking and the sphere of “free interpretations”.

En raison de l’exceptionnelle diversité des types monétaires (représentant très souvent des divinités) qui caractérise le monnayage romain à partir des années 130 av. J.-C., celui-ci est une source privilégiée pour étudier les références à la sphère religieuse dans la « communication politique » à Rome. La contribution se concentre sur les monnayages frappés durant les guerres civiles qui scandèrent l’histoire romaine du ier siècle av. J.-C. jusqu’à l’époque des Sévères. Quelques exemples illustrent les fonctions et domaines de compétence des divinités représentées et les logiques de composition des « panthéons monétaires ». La conclusion souligne que les dévotions affichées dans les types monétaires ont, dans certains cas, donné lieu au développement de nouveaux cultes, ce qui invite à ne pas créer une séparation trop rigide entre la sphère de la religion stricto sensu et celle des « interprétations libres ».
Réflexion sur l’intérêt de l’enseignement du latin dans les différentes formations en faculté de philosophie et lettres. L’intérêt premier d’une initiation au latin réside dans la pratique régulière de l’analyse linguistique qu’elle met... more
Réflexion sur l’intérêt de l’enseignement du latin dans les différentes formations en faculté de philosophie et lettres. L’intérêt premier d’une initiation au latin réside dans la pratique régulière de l’analyse linguistique qu’elle met en œuvre. Dans les cours de niveau plus élevé, le choix de textes et d’auteurs variés permet de faire dé­couvrir les multiples connexions entre la latinité et les disciplines enseignées. — This paper provides a reflection on the interest of Latin courses in the various teaching programmes of the Arts faculties. The prior knowledge and the goals of the students being very diverse, the main interest of a Latin introductory course lies in the regular practice of linguistic analysis involved in such a course. At the advanced levels, a large choice of texts and authors can exemplify the many possible connections between Latin language and literature and the various subjects taught in the Arts faculties.
This contribution examines some examples of references to the Roman power in the types of the coinages issued in Greece between the Second Macedonian War and the end of the Civil Wars (from 200 to 30 B.C.). After a brief mention of the... more
This contribution examines some examples of references to the Roman power in the types of the coinages issued in Greece between the Second Macedonian War and the end of the Civil Wars (from 200 to 30 B.C.). After a brief mention of the extraordinary gold staters of Flamininus, I first present the symbols of the Roman power depicted on coinages issued by Roman magistrates, especially in Macedonia. The next part mentions the allusions to Rome contained in some Athenian stephanephoroi. The last one deals with the introduction of the Roman portraits in the monetary landscape of Greece in the 40’s and 30’s. As a conclusion, I compare the evolution of the “monetary communication” developed by the Romans in the Greek coinages and in the Republican coinage in the strict sense.
Dans la Vie de Lucullus, Plutarque mentionne que la monnaie produite par les soins de L. Lucullus dans le Péloponnèse durant la première guerre mithridatique fut appelée « lucullienne », désignation confirmée par un acte... more
Dans la Vie de Lucullus, Plutarque mentionne que la monnaie produite par les soins de L. Lucullus dans le Péloponnèse durant la première guerre mithridatique fut appelée « lucullienne », désignation confirmée par un acte d’affranchissement delphique de la fin du Ier siècle av. J.-C. Cet article tente d’abord d’inscrire la production de ce monnayage dans le contexte militaire et financier des opérations syllaniennes en Grèce continentale. Sont ensuite réexaminés systématiquement les éléments en faveur de l’identification traditionnelle des monnaies « luculliennes » avec les stéphanéphores syllaniens. Loin de se contredire, le texte de Plutarque et les monogrammes renvoyant au « questeur Marcus », le frère de L. Lucullus, indiquent une collaboration des deux personnages à différents niveaux de la production monétaire. Enfin, on ne peut reconnaître les « luculliennes » dans certaines des dernières émissions de la ligue achéenne, dont la datation au Ier siècle est elle-même douteuse.

In his Life of Lucullus, Plutarch mentions that the coinage issued under the direction of L. Lucullus in the Peloponnese during the First Mithridatic War was called “Lucullan”, a designation that was also used in a Delphic manumission inscription dating from the late 1st century B.C. First, this paper attempts to place the production of this coinage in the military and financial context of Sulla’s operations in Greece. It then systematically examines the elements that support the traditional identification of “Lucullan” coins with Sullan stephanephoros coinage. Far from contradicting each other, Plutarch’s text and the monograms referring to the “quaestor Marcus”, L. Lucullus’ brother, both indicate that the two men collaborated at different levels on coinage production. Finally, this paper stresses that the “Lucullan” coinage cannot be assimilated to some of the latest coin issues of the Achaean League, which were hardly struck in the 1st century BC.
The fragments of the "Foundation of Chios" of Ion of Chios (ca 484/481 - ca 422 B.C.): edition, translation and commentary (in German).
L'article revient sur la question controversée de la 'lex Papiria', une loi qui réduisit le poids de l’as à une demi-once (soit un poids théorique d’environ 13,5 g) et qui peut être située en 90 (ou 92) av. J.-C. (mais pas en 91, comme... more
L'article revient sur la question controversée de la 'lex Papiria', une loi qui réduisit le poids de l’as à une demi-once (soit un poids théorique d’environ 13,5 g) et qui peut être située en 90 (ou 92) av. J.-C. (mais pas en 91, comme proposé dans le RRC).
Cette contribution s’intéresse aux grands individus qui, de Marius et Sylla à Octavien-Auguste, ont marqué l’histoire des guerres civiles de la fin de la République, et traite en particulier des rapports que ces chefs militaires... more
Cette contribution s’intéresse aux grands individus qui, de Marius et Sylla à Octavien-Auguste, ont marqué l’histoire des guerres civiles de la fin de la République, et traite en particulier des rapports que ces chefs militaires entretenaient avec les armées sur lesquelles ils s’appuyaient pour soutenir leur position politique. L’hypothèse mise à l’épreuve est que les conflits civils furent pour ainsi dire le laboratoire d’une nouvelle norme régissant le comportement des 'imperatores' vis-à-vis des soldats. La première partie de l’article rappelle en quoi les développements du IIe siècle a.C. préparèrent les innovations de l’époque des guerres civiles, et souligne que la soi-disant “réforme” de Marius ne fut à l’origine d’aucune norme nouvelle. Est ensuite analysé le développement d’une nouvelle 'ars imperatoria' de la part de Sylla, lequel instaure avec les troupes un rapport démagogique qui apparaît à la fois comme un développement et un dévoiement de la forme de commandement mise en œuvre par Marius. Ce modèle allait devenir contraignant pour les générations suivantes. La dernière partie de cette étude examine l’intégration de cette “norme impératoriale” héritée des guerres civiles dans le régime augustéen, où l’indispensable “proximité affective” avec les troupes n’est plus assurée par Auguste lui-même, lequel se donne à voir comme un 'princeps' davantage que comme un 'dux'. // [ENGLISH] This paper is dedicated to the great figures who, from Marius and Sulla to Octavian-Augustus, have left their mark on the history of the civil wars at the end of the Republic. It deals in particular with the relationship these commanders had with the armies which supported their political position. Our hypothesis is that the civil war was so to say a laboratory for the creation of a new norm governing the behaviour of the 'imperatores' towards the soldiers. In the first part of the paper it is reminded that the developments of the 2nd cent. B.C. prepared the innovations of the time of the civil wars, and that the so-called Marian “reform” was not the cause of any new norm. Next, we analyze how Sulla developed a new 'ars imperatoria' by establishing with his soldiers a demagogical relationship, which appears to be a development as well as a corruption of Marius’ style of command. This became a compelling model for the next generations. The last part of the paper examines the integration of the “imperatorial norm”, inherited from the civil wars, into the Augustan Principate. The essential “affective proximity” with the troops was then no more provided by Augustus, who presented himself much more as a 'princeps' than as a 'dux'.
Révision de la chronologie des émissions RRC 337-363.
Paper chronicle about the Congress in Brussels (novembrer 2014).
Research Interests:
Près d’un siècle après sa création, le régime patiemment instauré par Auguste connut sa première crise majeure : une révolte qui avait éclaté en Gaule et en Espagne au mois de mars de l’année 68 poussa Néron au suicide le 9 juin,... more
Près d’un siècle après sa création, le régime patiemment instauré par Auguste connut sa première crise majeure : une révolte qui avait éclaté en Gaule et en Espagne au mois de mars de l’année 68 poussa Néron au suicide le 9 juin, plongeant l’Empire romain dans une guerre civile qui ne prit fin qu’en décembre 69. La copie épigraphique des protocoles des services liturgiques accomplis par le collège des Frères Arvales dans la première moitié de l’année 69 est partiellement conservée. Elle nous documente sur le fonctionnement du culte public et sur les divinités honorées dans ce cadre sous Galba, Othon et Vitellius. Par ailleurs, les types des monnayages frappés par les commandants de la révolte en 68 donnent à voir les nombreux dieux choisis pour patronner l’entreprise de libération de l’État. Ces documents de nature différente permettent de reconstituer le panthéon singulier honoré durant les événements de 68-69, qui entraînèrent sur le plan théologique de remarquables innovations par rapport à la période julio-claudienne. En conclusion, les effets de la crise de 68-69 sur les dévotions affichées par les commandants d’armée et sur le culte public sont comparés à ceux qu’avait provoqués la crise de la deuxième guerre punique.
En 68 ap. J.-C., les commandants révoltés contre Néron émirent un monnayage anonyme présentant une diversité de types remarquable. Considérés de façon globale, ceux-ci expriment les fondements idéologiques et religieux de la révolte... more
En 68 ap. J.-C., les commandants révoltés contre Néron émirent un monnayage anonyme présentant une diversité de types remarquable. Considérés de façon globale, ceux-ci expriment les fondements idéologiques et religieux de la révolte contre un « tyran », qui doit mener à la restauration du régime impérial. Certaines divinités que les chefs d’armée choisirent de représenter sur ces monnaies reçoivent également des sacrifices – attestés dans le dossier épigraphique des 'Commentarii Fratrum Arualium' – de la part des Frères Arvales en 69, alors qu’elles n’étaient pas fréquemment figurées sur les émissions monétaires ou honorées dans le culte public. Cette convergence remarquable prouve que le choix des types monétaires en temps de guerre civile n’est pas anodin et reflète des courants idéologiques plus larges.
Bien qu'Auguste et son époque ne comptent pas parmi les objets d’étude auxquels est prioritairement associé le nom d’Andreas Alföldi (1895-1981), la figure du premier 'princeps' est évoquée à bien des pages des travaux de l’auteur sur les... more
Bien qu'Auguste et son époque ne comptent pas parmi les objets d’étude auxquels est prioritairement associé le nom d’Andreas Alföldi (1895-1981), la figure du premier 'princeps' est évoquée à bien des pages des travaux de l’auteur sur les fondements religieux et sociaux du pouvoir monarchique sous le Haut-Empire, sans oublier les monographies sur les deux lauriers d'Auguste (1973) et sur l'ascension au pouvoir d'Octavien (1976). Cette étude propose une synthèse critique de la contribution du savant hongrois à la connaissance de la biographie d'Auguste et à l’analyse de son œuvre politique. Elle met aussi en lumière la méthode "alföldienne" qui, à partir du recensement et de l'analyse minutieuse des sources matérielles (en particulier les monnaies), offre un éclairage nouveau sur des questions historiques complexes et cruciales.
Cette contribution tente d’éclairer la métamorphose politique de Rome entre République et Principat à partir de la documentation numismatique. Étant principalement destinée à financer les opérations militaires, la monnaie est un... more
Cette contribution tente d’éclairer la métamorphose politique de Rome entre République et Principat à partir de la documentation numismatique. Étant principalement destinée à financer les opérations militaires, la monnaie est un instrument indispensable du pouvoir romain, et l’organisation monétaire a logiquement évolué au gré des vicissitudes de la 'Res publica'. La première partie de l’article retrace brièvement cette évolution, en insistant autant sur les éléments de permanence que sur les mutations de la 'res nummaria' tardo-républicaine et impériale. Est ensuite évoquée la question des autorités émettrices des monnayages utilisés par Rome dans les différentes régions de son empire, tant dans le contexte de l’administration des provinces qu’aux heures troublées des conflits civils. À cet égard, la notion même de monnayage « romain » républicain ou impérial s’avère plus complexe que ne le suggère l’examen des seules émissions produites par l’atelier de Rome. La section suivante de l’article est consacrée à un passage en revue des types monétaires où s’expriment le plus clairement l’évolution de la vie politique et la transformation de l’État durant la période étudiée. Enfin, la quatrième et dernière partie examine les principales thématiques illustrées sur les monnaies à des fins de « représentation » – dans les différents sens du terme – du pouvoir romain, tant sur les monnayages émis à l’atelier de Rome que dans les provinces.
Durant les quatorze années de guerre civile qui suivirent les Ides de Mars (44-30 av. J.-C.), les images et les inscriptions (les « types ») ornant les monnaies frappées par les chefs des différentes « factions » furent un des nombreux... more
Durant les quatorze années de guerre civile qui suivirent les Ides de Mars (44-30 av. J.-C.), les images et les inscriptions (les « types ») ornant les monnaies frappées par les chefs des différentes « factions » furent un des nombreux vecteurs de communication qu’ils exploitèrent pour clamer la légitimité de leur cause. Ces motifs de taille réduite n’étaient assurément pas le moyen d’expression le plus spectaculaire, mais pour les historiens, ils présentent un intérêt particulier puisque toutes les émissions monétaires de cette époque sont connues, à la différence des autres documents, qui ont très largement disparu.
Cet article aborde sous un angle nouveau le problème de la chronologie des émissions syllaniennes aux légendes L. SVL(L)A IMP(E) (RRC 367-368) et L. SVLLA IMPER ITERVM (RRC 359). La première partie est consacrée à la signification du... more
Cet article aborde sous un angle nouveau le problème de la chronologie des émissions syllaniennes aux légendes L. SVL(L)A IMP(E) (RRC 367-368) et L. SVLLA IMPER ITERVM (RRC 359). La première partie est consacrée à la signification du titre d’imperator, qui désigne Sylla a priori comme « commandant détenteur de l’imperium ». Le classement traditionnel des séries implique une utilisation arbitraire de l’itération, qui n’est pas la plus vraisemblable. La suite de l’article propose donc une réévaluation des éléments fondant les datations communément adoptées. Au terme de cet examen, l’hypothèse suivante est mise à l’épreuve : l’émission 'L. Sulla imperator' aurait été produite vers 90-89, durant la guerre sociale, et les monnaies 'L. Sulla imperator iterum' à partir de la fin de l’année 84, pour financer la campagne en Italie.

This paper sheds new light on the problem of the chronology of the Sullan issues with the legends L. SVL(L)A IMP(E) (RRC 367-368) and L. SVLLA IMPER ITERVM (RRC 359). The first part deals with the meaning of the title imperator, which a priori designates Sulla as a “commander cum imperio”. The traditional order of these series involves an arbitrary use of the iteration, which is not especially probable. The following sections of this paper intend therefore to reassess the elements on which the common dating rests. Finally, the following hypothesis is tested: the coins 'L. Sulla imperator' could have been issued ca. 90-89, during the Social War, and those of the series 'L. Sulla imperator iterum' issued from the end of 84 onwards in order to fund the campaign in Italy.
La découverte en 1990, sur la colline d’Isoma (l’antique Mont Thourion), près de Chéronée, d’une base de trophée interprétée à raison comme une dédicace de deux soldats chéronéens, et non comme un monument érigé par Sylla, a fait mettre... more
La découverte en 1990, sur la colline d’Isoma (l’antique Mont Thourion), près de Chéronée, d’une base de trophée interprétée à raison comme une dédicace de deux soldats chéronéens, et non comme un monument érigé par Sylla, a fait mettre en doute le témoignage de Plutarque sur les trophées élevés par l’'imperator' à la suite de sa victoire sur les troupes pontiques en 86 av. J.-C. ('Sulla', 19, 9-10). Cet article propose une nouvelle lecture de ce passage concordant avec les vestiges archéologiques et l’indication fournie par Pausanias (IX, 40, 7) : Sylla a bien érigé deux trophées dans la plaine, et les deux soldats de Chéronée en élevèrent un troisième, plus modeste, sur la colline où ils avaient accompli leur acte de bravoure.
La présence de l'incise 'ut ipse dixit' dans la phrase de Florus rapportant la déclaration de Sylla aux Athéniens vaincus, confrontée au passage correspondant de la 'Vie de Sylla' de Plutarque (14, 9), permet d'identifier un fragment... more
La présence de l'incise 'ut ipse dixit' dans la phrase de Florus rapportant la déclaration de Sylla aux Athéniens vaincus, confrontée au passage correspondant de la 'Vie de Sylla' de Plutarque (14, 9), permet d'identifier un fragment supplémentaire de l'autobiographie du dictateur.
Le sac d'Athènes par Sylla en 86 av. J.-C. est bien documenté dans les sources littéraires, et de nombreuses traces archéologiques de destruction ont été mises en rapport avec le siège syllanien. L'année suivante, en 85 av. J.-C., C.... more
Le sac d'Athènes par Sylla en 86 av. J.-C. est bien documenté dans les sources littéraires, et de nombreuses traces archéologiques de destruction ont été mises en rapport avec le siège syllanien. L'année suivante, en 85 av. J.-C., C. Flavius Fimbria met à sac la ville d'Ilion - l'ancienne Troie -, un épisode qui trouva un écho important chez les historiens antiques. Cependant, les recherches archéologiques récentes ont remis en question ces récits, notamment en ce qui concerne l'ampleur des destructions. À partir de ces deux exemples, cette étude tente d'éclairer le poids symbolique de la destruction de cités prestigieuses, les résonances idéologiques du geste destructeur et l'éventuelle falsification ou exagération des faits réels dans une perspective de propagande.
Il est généralement admis que le titre d’imperator sous la République, bien que communément employé par les auteurs dans le sens de « chef d’armée », n’aurait désigné, dans son acception technique, que le général « appelé » imperator à la... more
Il est généralement admis que le titre d’imperator sous la République, bien que communément employé par les auteurs dans le sens de « chef d’armée », n’aurait désigné, dans son acception technique, que le général « appelé » imperator à la suite d’une victoire. Cet article tente de saisir l’évolution historique qui mena à cette situation paradoxale effectivement attestée durant les dernières décennies de l’époque républicaine. Nous mettons à l’épreuve l’hypothèse d’une polysémie du nomen imperatoris dans les documents officiels républicains : tout (pro)magistrat détenteur de l’imperium pouvait légalement se désigner comme imperator, et la présence du titre dans les inscriptions ou les monnaies ne doit pas être interprétée a priori comme faisant référence à une appellatio imperatoria. Celle-ci pourrait avoir fait son apparition dans le contexte idéologique particulier de la guerre sociale et des conflits civils des années 80 av. J.-C. Elle ne devint en tout cas fréquente qu’à partir des années 60, et constituait alors une étape liminaire dans la série des honneurs octroyés aux généraux vainqueurs.

It is generally maintained that under the Republic the title imperator, although commonly used by the authors in the sense of “military commander”, in its technical meaning only denoted a general who had been hailed (“called”) imperator after a victory. This article is an attempt to grasp the historical evolution which led to this paradoxical situation, actually attested in the last decades of the republican era. I here test the hypothesis of a polysemy of the nomen imperatoris in republican official documents: every (pro)magistrate holding imperium could legally designate himself as an imperator, and the use of the title in inscriptions or coins must not be interpreted a priori as referring to an appellatio imperatoria. This ceremony may have made its appearance in the ideological context of the social war and the civil conflicts in the 80s. In any case, it only became frequent in the 60s, and it was seen as a preliminary step to the set of honours granted to victorious commanders.
Cet article a pour point de départ un passage des 'Fastes' d’Ovide (VI, 433-436), où le poète évoque de façon synthétique la place qu’occupe le Palladium dans l’idéologie religieuse du Principat augustéen. Bien qu’une émission monétaire... more
Cet article a pour point de départ un passage des 'Fastes' d’Ovide (VI, 433-436), où le poète évoque de façon synthétique la place qu’occupe le Palladium dans l’idéologie religieuse du Principat augustéen. Bien qu’une émission monétaire de César ait représenté Énée emportant le Palladium lors du sac de Troie, cette version du mythe ne fut guère mise à l’honneur sous Auguste. Si l’identité du héros qui apporta le 'pignus imperii' à Rome n’est pas connue avec certitude, l’essentiel, aux yeux d’Ovide, est que la statuette soit désormais conservée à Rome, dans le temple de Vesta, une déesse qui joue un rôle de premier plan dans l’idéologie religieuse augustéenne.
The monetary series with the legends CAESAR DIVI F and IMP CAESAR, which have to be dated in the years 36-27 B.C., give an essential testimony – too often neglected – on the propaganda elaborated under the “regime of Imperator Caesar”.... more
The monetary series with the legends CAESAR DIVI F and IMP CAESAR, which have to be dated in the years 36-27 B.C., give an essential testimony – too often neglected – on the propaganda elaborated under the “regime of Imperator Caesar”. This article presents a synthesis of the ideological themes developed during this period, in the art and the monetary issues as in the literary works (mainly Vergil and Horace): exaltation of victory and celebration of peace, the preeminence of Imperator Caesar, who is presented as the liberator, restorer, and new founder of Rome, whose action is supported by many deities, and to whom a place in the divine sphere is promised. The analysis of these themes underlines the coherency and continuity of the ideological elaboration of the new regime, initiated as soon as after Naulochos, continued and amplified after Actium.
Cet article est consacré à l’utilisation du Palladium romain comme thème idéologique dans les luttes politiques des dernières décennies de la République. La première partie rappelle les différentes versions de la légende de l’arrivée du... more
Cet article est consacré à l’utilisation du Palladium romain comme thème idéologique dans les luttes politiques des dernières décennies de la République. La première partie rappelle les différentes versions de la légende de l’arrivée du Palladium sur le sol italique et tente de déterminer à partir de quelle époque les Romains s’en prétendirent les possesseurs. Dans la deuxième section, nous traitons de l’épisode de la découverte du Palladium d’Ilion lors de la première guerre mithridatique et émettons une hypothèse quant au rôle tenu par le "pignus imperii" dans l’idéologie religieuse syllanienne. La troisième et dernière partie porte sur la tentative de récupération de ce symbole par César et sur les réactions qu’elle suscita chez ses opposants, notamment Varron et Cicéron, lequel y fait vraisemblablement une discrète allusion dans un passage de la XIe Philippique.
Cet article étudie la chronologie, sujette à de nombreuses controverses, des émissions de deniers et d’aurei aux légendes CAESAR DIVI F et IMP CAESAR, qui constituent le dernier monnayage frappé par Octave avant qu’il ne prenne le nom... more
Cet article étudie la chronologie, sujette à de nombreuses controverses, des émissions de deniers et d’aurei aux légendes CAESAR DIVI F et IMP CAESAR, qui constituent le dernier monnayage frappé par Octave avant qu’il ne prenne le nom d’Auguste. La première partie fixe les termini chronologiques assurés de ces deux séries, qui doivent avoir été émises entre 36 et 27 av. J.-C. Après quelques remarques méthodologiques sur l’ambiguïté ou la non-spécificité de certains types monétaires célébrant un succès militaire, la deuxième partie tente d’identifier les monnaies commémorant la victoire navale de Nauloque. L’article se clôt sur une remise en perspective de l’impact respectif de Nauloque et d’Actium dans le monnayage du vainqueur de ces deux batailles.
A propos de : "T. Livii Patavini Latinae historiae principis Decades tres cum dimidia, longe tamen quàm nuper emaculatiores, quòd nunc demum ad vetera contulerimus exemplaria, ubi quantum sit deprehensum mendorum, facilè indicabunt... more
A propos de :
"T. Livii Patavini Latinae historiae principis Decades tres cum dimidia,
longe tamen quàm nuper emaculatiores, quòd nunc demum ad vetera contulerimus exemplaria, ubi quantum sit deprehensum mendorum, facilè indicabunt doctissimae in hunc autorem Beati Rhenani & Sigismundi Gelenij adiunctae Annotationes […]".
Basileae : Per Ioan. Hervagium, 1543
À propos de : "T. Livii Patavini Latinae historiae facilè principis tres, cum dimidia, quae solae extant, Decades, longè omnium, quae hactenus exierint emendatissimae […]". Lugduni : Apud Antonium Vincentium, 1553
À propos de : "T. Livii Patavini, historicorum omnium Romanorum longe uberrimi, et facile principis libri omnes, quotquot ad nos pervenere, nove editi, et recogniti, et ad vetustissimorum manu exaratorum codicum Fuldensium, Moguntinensium... more
À propos de : "T. Livii Patavini, historicorum omnium Romanorum longe uberrimi, et facile principis libri omnes, quotquot ad nos pervenere, nove editi, et recogniti, et ad vetustissimorum manu exaratorum codicum Fuldensium, Moguntinensium & Coloniensium fidem emendati a Francisco Modio Brugensi [...]". Francofurti : impensis Sigism. Feyrabendii & sociorum, 1588
À propos de : Onofrio Panvinio (1530-1568), "Fasti et triumphi Rom[ani] a Romulo rege usque ad Carolum V. Caes[arem] Aug[ustum] […]". Venetiis : Impensis Jacobi Stradae Mantuani, 1557
À propos de : "Titi Livii Patavini Historiarum libri qui extant. Interpretatione et notis illustravit Joannes Dujatius […] Jussu Christianissimi Regis, in usum Serenissimi Delphini". Parisiis : Apud Fredericum Leonard, 1679
À propos de : "Titi Livii Historiarum quod extat, cum perpetuis Car. Sigonii et J. F. Gronovii Notis. Jac. Gronovius probavit ; suasque et aliorum Notas adjecit." Amstelodami : Apud Danielem Elsevirium, 1678-1679 (3 volumes)
Sur un plan de la forteresse de Luxembourg réalisé en 1843 (conservé à la Staatsbibliothek de Berlin) figurent les esquisses de plusieurs inscriptions et sculptures qui étaient encore visibles dans les fortifications à l'époque, et dont... more
Sur un plan de la forteresse de Luxembourg réalisé en 1843 (conservé à la Staatsbibliothek de Berlin) figurent les esquisses de plusieurs inscriptions et sculptures qui étaient encore visibles dans les fortifications à l'époque, et dont plusieurs sont aujourd'hui conservées au Musée Dräi Eechelen, à Luxembourg (voir la contribution de Fr. REINERT dans le même volume, p. 97-100). Cette contribution analyse la langue et le style de quatre de ces inscriptions inédites, rédigées en latin, qui commémorent les constructions du comte de Wallis, de la gouvernante Marie-Élisabeth et de Jean Adolphe d'Olisy (1728 et 1731).
Version originale : Geschichte der römischen Literatur von Andronicus bis Boëthius mit Berücksichtigung ihrer Bedeutung für die Neuzeit, München, 1994 (2. Auflage), 1466 p. "Retraçant l'histoire de la littérature latine de l'Antiquité,... more
Version originale : Geschichte der römischen Literatur von Andronicus bis Boëthius mit Berücksichtigung ihrer Bedeutung für die Neuzeit, München, 1994 (2. Auflage), 1466 p.

"Retraçant l'histoire de la littérature latine de l'Antiquité, depuis ses débuts au IIIème siècle av. J.-C. jusqu'au VIème siècle de notre ère, cet ouvrage s'est imposé depuis sa parution comme une référence dans le domaine des lettres classiques. Il est à présent offert au public francophone, enrichi d'une importante mise à jour bibliographique.
Par sa structure systématique, le livre se prête autant à une lecture suivie qu'à une consultation plus ponctuelle, facilitée aussi par le volumineux index. Tout en suivant une approche chronologique, il accorde une place priviligiée aux genres littéraires, présentés dans une série de chapitres diachroniques qui n'ont guère d'équivalent dans les manuels francophones. Autre spécificité, l'attention portée à la permanence des oeuvres latines de l'Antiquité dans les lettres et les arts: la présentation de chaque auteur s'achève par un aperçu - d'ampleur inégalée dans les ouvrages correspondants - de son influence sur la littérature latine postérieure et sur les écrivains, artistes et penseurs qu'il inspira, du Moyen Âge à nos jours.
À la fois érudite et accessible, cette histoire de la littérature n'est pas seulement un outil de travail précieux pour les étudiants et professeurs en lettres classiques et modernes, mais offre, à toutes les personnes qu'intéressent la culture européenne et ses racines antiques, une introduction idéale à notre héritage latin."
En partenariat avec la librairie Point Virgule de Namur, les départements de Langues et littératures classiques et romanes de l'UNamur organisent une table ronde avec Danièle Robert, traductrice (entre autres) de Catulle, Ovide,... more
En partenariat avec la librairie Point Virgule de Namur, les départements de Langues et littératures classiques et romanes de l'UNamur organisent une table ronde avec Danièle Robert, traductrice (entre autres) de Catulle, Ovide, Cavalcanti et Dante. Cette rencontre a lieu à l'occasion de la parution, chez Actes Sud, de sa traduction du Purgatoire de Dante et de la réédition de sa traduction des Métamorphoses d'Ovide. L'entretien avec Danièle Robert, accompagné de lectures, sera consacré au dialogue que Dante entretint avec ses prédécesseurs en poésie, lointains et proches (Ovide et Cavalcanti, principalement).
Cours-conférence dans le cadre du cours de Lecture de textes latins (LCLAB007).
Tite-Live a entrepris de composer son 'Ab Urbe Condita' aux lendemains de la bataille d’Actium, dans une période qui voit émerger progressivement une forme inédite de pouvoir, le principat. Ce contexte a beaucoup influé sur la conception... more
Tite-Live a entrepris de composer son 'Ab Urbe Condita' aux lendemains de la bataille d’Actium, dans une période qui voit émerger progressivement une forme inédite de pouvoir, le principat. Ce contexte a beaucoup influé sur la conception de l’œuvre de l’historien padouan, lequel semble avoir entretenu avec le 'Princeps' une relation complexe. Si Tite-Live s’est en effet employé à illustrer l’importance cruciale d’Auguste, auquel il revient d’ouvrir un nouveau cycle d’histoire à Rome, il n’en laisse pas moins paraître son souhait d’un prince républicain, d’un nouveau Camille, qui, après avoir rendu toutes leurs forces aux lois et rétabli la concorde au sein de la cité, saura se retirer une fois sa mission accomplie.
Pour commémorer le bimillénaire de la mort de Tite-Live, exposition de livres anciens (XVe-XXe siècles) issus de la réserve précieuse de la Bibliothèque Universitaire Moretus Plantin (Namur).
De l’œuvre monumentale de l’historien latin Tite-Live sur l’histoire de Rome 'Ab Vrbe condita', nous ne conservons que moins d’un quart des 142 livres. Les études savantes qui se poursuivent encore de nos jours sur la tradition manuscrite... more
De l’œuvre monumentale de l’historien latin Tite-Live sur l’histoire de Rome 'Ab Vrbe condita', nous ne conservons que moins d’un quart des 142 livres.
Les études savantes qui se poursuivent encore de nos jours sur la tradition manuscrite apportent sans cesse de précieuses indications sur l’histoire du texte et de sa réception. De tels travaux projettent des éclairages d’une grande importance pour une meilleure compréhension de la constitution d’une pensée politique européenne qui ne put s’exempter de penser son rapport conflictuel à l’empire matériel et spirituel de la latinité.
Le grand savant et érudit italien Giuseppe Billanovich (1913-2000) a montré le rôle qu’a joué dans la transmission et le commentaire du texte le pré-humanisme de la tradition vénéto-padouane à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle (Lovato Lovati [env. 1240-1309], Albertino Mussato [1261-1329]).
Il a établi que c’est à la curie papale d’Avignon que le jeune Pétrarque (1304-1374) fut en quelque sorte le récipiendaire de cette entreprise intellectuelle qu’avec son génie propre il transcenda et transforma en quelque sorte en un premier laboratoire de constitution de la philologie et de la pensée humaniste destinée à irriguer une bonne partie de la civilisation de l’Europe chrétienne des deux siècles qui suivront.
C’est cette aventure passionnante et fondatrice que la conférence exposera dans ses grandes lignes, en espérant montrer de façon suffisamment convaincante combien les études classiques sont le creuset dans lequel s’est formée et continue de se développer la société dans laquelle nous évoluons aujourd’hui au milieu de tant d’interrogations et d’incertitudes.
Le propos sera centré sur le travail et la réflexion menée par Pétrarque sur Tite- Live, mais il sera question aussi de deux des grands penseurs qui ont contribué de façon éminente à la constitution de notre modernité : Lorenzo Valla (1405-1457), qui démontra le caractère apocryphe de la célèbre Donation de Constantin, et le secrétaire florentin Nicolas Machiavel (1469-1527), auteur du "Prince", bien sûr, mais aussi des non moins importants "Discours sur la première Décade de Tite-Live".
3 conférences sur Dante, Pétrarque et Boccace organisées par les Départements de Langues et littératures romanes et de Langues et littératures classiques de l'Université de Namur en collaboration avec la librairie Point Virgule (Namur) -... more
3 conférences sur Dante, Pétrarque et Boccace organisées par les Départements de Langues et littératures romanes et de Langues et littératures classiques de l'Université de Namur en collaboration avec la librairie Point Virgule (Namur)

- 22 février 2017 : conférence sur Dante par Danièle ROBERT
- 29 mars 2017 : conférence sur Pétrarque par Frank LA BRASCA
- 26 avril 2017 : conférence sur Boccace par Giancarlo ALFANO
La prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade des Éditions Gallimard s’est enrichie récemment d’une édition bilingue des œuvres complètes du poète Virgile. Le Département de Langues et littératures classiques de l’Université de Namur, en... more
La prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade des Éditions Gallimard s’est enrichie récemment d’une édition bilingue des œuvres complètes du poète Virgile. Le Département de Langues et littératures classiques de l’Université de Namur, en collaboration avec la librairie namuroise Point Virgule, célèbre cet événement culturel en recevant le Professeur Philippe Heuzé (Paris 3 – Sorbonne Nouvelle), l’un des trois maîtres d’œuvre de cette édition, pour une conférence intitulée "Virgile : permanences et métamorphoses."
La conférence aura lieu à la librairie Point Virgule (rue Lelièvre, 1 - 5000 Namur) le mercredi 23 mars prochain, à 20h.
Dans le cadre de l’Année allemande 2014, le Département de Langues et littératures classiques de l’UNamur organise le 12 décembre 2014 une journée d’étude dédiée à l’analyse des traditions universitaires cultivées en Allemagne, en France... more
Dans le cadre de l’Année allemande 2014, le Département de Langues et littératures classiques de l’UNamur organise le 12 décembre 2014 une journée d’étude dédiée à l’analyse des traditions universitaires cultivées en Allemagne, en France et en Belgique dans le domaine de la philologie latine. Le matin, trois conférences offriront un aperçu des recherches actuelles en littérature latine classique et néo-latine. L’après-midi, une table ronde réunira quatre spécialistes allemands et français, qui confronteront leur expérience quotidienne du métier de professeur de latin à l’université. Ces échanges permettront une réflexion active sur le rôle que peut – doit ? – jouer aujourd’hui la culture classique dans la formation des intellectuels européens.
In 2014, many academic institutions and museums celebrate the bimillenium of the death of Augustus with colloquiums, exhibitions and publications. The life, the political deeds, and the era of the founder of the Roman Empire have not been... more
In 2014, many academic institutions and museums celebrate the bimillenium of the death of Augustus with colloquiums, exhibitions and publications. The life, the political deeds, and the era of the founder of the Roman Empire have not been honoured or discussed to such an extent since 1937-1938, when an exhibition, the 'Mostra augustea della Romanità', at the instigation of the Fascist regime, celebrated the two-thousandth anniversary of the birth of the Emperor. Yet the outcome of the re-examinations in 2014 will not be complete if emphasis is not put on the enduring fame and fortune he experienced in the West, for this renowned figure created an empire which united, for the first time, the Mediterranean with the regions north of the Alps. The importance of this personage throughout our recorded cultural history makes a multidisciplinary approach essential. Specialits of various fields - history, cultural history, literature, art history, semiotics, etc. - will bring together their skills and knowledges to retrace the multiple interpretations and appropriations of Augustus from his death to the present days.
La conférence est consacrée au monnayage produit par l’atelier de Rome entre les années 88 et 82, soit durant la période s’étendant du premier consulat de Sylla à sa victoire à la Porte Colline (1er-2 novembre 82), qui marque la fin de la... more
La conférence est consacrée au monnayage produit par l’atelier de Rome entre les années 88 et 82, soit durant la période s’étendant du premier consulat de Sylla à sa victoire à la Porte Colline (1er-2 novembre 82), qui marque la fin de la guerre civile. De 87 à 82, Rome est gouvernée par la faction des 'populares', dont la figure de proue est L. Cornelius Cinna, consul de 87 à 84 (d’où le nom de 'Cinnanum tempus' donné à cette période). La première partie de la communication est consacrée à l’examen critique du classement chronologique des émissions de ces années dans le "Roman Republican Coinage" de M. H. Crawford. Sont d’abord examinés les trésors monétaires, qui constituent la base du catalogue de Crawford, sans toutefois toujours fournir des indications univoques et fiables. Le conférencier attire l’attention sur un dépôt de 42 deniers découvert au Pirée en 1927 (RRCH 242), qui peut difficilement être expliqué autrement qu’en lien avec le siège d’Athènes et du Pirée par Sylla durant l’hiver 87-86. Suivant cette interprétation, les monnaies qu’il contient doivent avoir été frappées au plus tard au printemps 87, un élément de datation jusqu’ici négligé et qui amène à modifier le classement de Crawford. Le conférencier recense aussi, à partir des sources littéraires, les données prosopographiques, institutionnelles, économiques et financières susceptibles de fournir des points de repère pour la chronologie absolue. Cet examen amène notamment à considérer Marcus Fonteius (RRC 347), dont le triumvirat monétaire est attesté par le discours Pro M. Fonteio de Cicéron, comme un monétaire « fantôme » puisqu’il doit en réalité s’agir du Manius Fonteius qui signe l’émission RRC 353 (la tradition manuscrite ayant erronément remplacé l’abréviation « M’ » par « M. »). Au terme de cet examen, le conférencier propose un nouveau classement des émissions RRC 337-364 (les nouvelles datations ne divergeant toutefois que d’un an par rapport à celles du RRC). Dans la seconde partie de la conférence est présenté le « paysage monétaire » de la Rome cinnanienne. En guise de préliminaire, le conférencier revient sur les monnaies du consulat de Sylla (88), qui sont notamment frappées par un farouche opposant de ce dernier, C. Marcius Censorinus (RRC 346), qui choisit une iconographie apollinienne susceptible de s’opposer à la propagande religieuse développée par Sylla. Cet arrière-fond permet d’appréhender à leur juste mesure les différents thèmes de l’iconographie développée par les monétaires populares. On y trouve d’une part des types liés aux monétaires eux-mêmes (notamment les divinités honorées par tradition familiale), mais surtout, d’autre part, ceux illustrant les thèmes de la propagande politique et religieuse du régime des populares : des dieux juvéniles armés du foudre (Apollon ? Véiovis ?) ou dotés d’attributs variés, une Vénus (censée contrer la Vénus syllanienne) et divers symboles de victoire et de felicitas.
Il est bien connu que le denier n’a pas circulé massivement dans le monde grec avant les guerres civiles des années 40 av. J.-C. et que les soldats romains y étaient auparavant payés en monnaies grecques. Néanmoins, plusieurs dépôts... more
Il est bien connu que le denier n’a pas circulé massivement dans le monde grec avant les guerres civiles des années 40 av. J.-C. et que les soldats romains y étaient auparavant payés en monnaies grecques. Néanmoins, plusieurs dépôts monétaires antérieurs à cette période, découverts en Grèce et en Macédoine, contiennent des deniers en quantité variable, soit isolés, soit mêlés à des émissions grecques, civiques et royales. Nous établirons l’inventaire de ces trésors pour la période 90-70 av. J.-C, marquée par de nombreuses campagnes militaires de Rome dans ces régions. Nous tenterons de préciser la raison de la présence de ces deniers en Grèce : furent-ils apportés par des soldats ou doivent-ils être mis en lien avec l’activité des 'negotiatiores' ? Nous nous intéresserons en particulier au trésor découvert au Pirée en 1927, qui contient 42 deniers et qui devait certainement appartenir à un membre de l’armée syllanienne qui l’a perdu lors du siège d’Athènes et du Pirée durant la première guerre mithridatique (hiver 87-86 av. J.-C).
A famous passage of Appian (B. C., I, 97, 454) gives the text of an oracle allegedly delivered to Sulla in which an unidentified oracular god urges him to make offerings to the Immortals, in particular to Delphi and to Aphrodite of... more
A famous passage of Appian (B. C., I, 97, 454) gives the text of an oracle allegedly delivered to Sulla in which an unidentified oracular god urges him to make offerings to the Immortals, in particular to Delphi and to Aphrodite of Aphrodisias. The goddess, it is told, will then bring the Roman general a huge power. The same Appian (ibid., 455) also records the actual offering of a golden crown and a double axe made by 'Sulla imperator' to the Carian goddess. The 2nd century A.D. historian is the only literary source about Sulla’s piety towards the goddess of Aphrodisias. This passage raises several interpretative issues, which will be dealt with in the first part of this paper. First, it is hardly possible to identify the source(s) used by Appian about the oracle and the offering (which both were apparently not mentioned in Sulla’s autobiography). Secondly, the origin of the oracle is unknown: historians generally assume that it must have been the Delphian oracle, consulted during the first Mithridatic War, but I am inclined to believe that this 'responsum' (as the majority of such political oracles) was forged a posteriori. Hence the question: by whom and in which context(s)? The second part of this paper will be dedicated to the possible traces of Sulla’s piety towards Aphrodisias’ goddess in the historical memory of the Carian city itself. We can have an insight, even if fragmentary, into these traditions through the local coinage of Aphrodisias of the late Hellenistic period. Besides the head of Aphrodite, this coinage shows religious and military images such as the double axe, the cuirass, and the gods Nike and Ares. These are strikingly close to the Sullan religious ideology and could have been chosen in order to spread the memory of Sulla’s offering to the local goddess.
Lucius Cornelius Sulla (138-78 av. J.-C.) est l’une des figures les plus énigmatiques de l’histoire romaine, dont la personnalité était un mystère déjà pour les Anciens. Sans même prétendre déterminer 'qualis Sulla fuerit' (pour reprendre... more
Lucius Cornelius Sulla (138-78 av. J.-C.) est l’une des figures les plus énigmatiques de l’histoire romaine, dont la personnalité était un mystère déjà pour les Anciens. Sans même prétendre déterminer 'qualis Sulla fuerit' (pour reprendre l’interrogation du philosophe Sénèque), les historiens de Rome sont bien en peine de cerner précisément le rôle joué par Sylla dans la progressive déliquescence des structures politiques de la République. Le dictateur fut-il un « monarque manqué » (Carcopino) ou doit-il au contraire être considéré comme « le dernier républicain » (Keaveney) ? Pour apporter quelques éléments de réponse à cette question, cette conférence propose un parcours à travers les sources littéraires, épigraphiques et numismatiques qui nous renseignent sur la carrière de Sylla, sur l’image qu’il donna de lui, et sur les modes de diffusion de cette autoreprésentation. Protagoniste et vainqueur de la première des trois guerres civiles qui sonnèrent le glas de la 'Res publica libera', Sulla Felix se voulut le restaurateur de la République sénatoriale traditionnelle. Si la « constitution syllanienne » ne devait guère survivre à son auteur, les actions violentes et illégales qu’il avait menées pour laver sa 'dignitas' bafouée, de même que les honneurs extraordinaires qui lui furent rendus, ouvrirent en revanche la voie au fossoyeur de la République, Jules César, et à ses héritiers.
Il titolo 'imperator' appare nelle legende monetarie alla fine degli anni ‘80 del I secolo a.C., durante la guerra civile tra Silla e i 'populares', o – come sosteniamo – già all’epoca della Guerra Sociale (91-88 a.C.). Fino alla... more
Il titolo 'imperator' appare nelle legende monetarie alla fine degli anni ‘80 del I secolo a.C., durante la guerra civile tra Silla e i 'populares', o – come sosteniamo – già all’epoca della Guerra Sociale (91-88 a.C.). Fino alla creazione del Principato, esso sarà impiegato da vari comandanti militari che coniarono moneta – romana o straniera –  in diverse regioni dell’impero. Ma, se il titolo 'imperator' è generalmente interpretato come un riferimento all’acclamazione del generale da parte dei soldati a seguito di una vittoria, tuttavia riteniamo che sulle monete repubblicane (così come in ambito epigrafico), esso ricorra anche nelle coniazioni di (pro)magistrati 'cum imperio', indipendentemente da un’eventuale acclamazione imperatoria.
La presente relazione passerà in rassegna le coniazioni repubblicane che recano il titolo 'imperator' al fine di verificare l’ipotesi su espressa (per altro non priva di conseguenze in merito alla datazione delle coniazioni imperatorie). Inoltre saranno analizzati anche gli intenti di coloro che si presentavano agli utenti della moneta in qualità di 'imperatores': essi facevano riferimento all’'imperium' in quanto principio legittimante la loro posizione (e quindi come fondamento giuridico delle loro coniazioni), o usavano l’appellativo che ne derivava al fine di commemorare una vittoria militare e così presentarsi come generali vittoriosi?
La quête de légitimité politique est une des préoccupations majeures des protagonistes des conflits civils de la fin de la République romaine. Il a été reconnu de longue date que les types monétaires furent l’un des nombreux supports et... more
La quête de légitimité politique est une des préoccupations majeures des protagonistes des conflits civils de la fin de la République romaine. Il a été reconnu de longue date que les types monétaires furent l’un des nombreux supports et vecteurs des discours idéologiques élaborés à cette fin. Par ailleurs, des travaux plus récents ont mis en lumière l’importance – non seulement économique, mais aussi symbolique – des réformes monétaires dans les régimes césarien et augustéen, où la remise en ordre de la monnaie apparaît comme une pièce indispensable de la restauration politique. Cette contribution tentera de préciser les différents rôles joués par la monnaie dans les stratégies de légitimation des protagonistes de la scène politique au Ier siècle av. J.-C., de Sylla à Auguste. Il s’agira d’une part d’identifier, pour chaque étape de la carrière de ces personnages, la teneur des discours élaborés pour soutenir leur position, afin de distinguer entre éléments « militaires » et « civiques », entre idéologie « impératoriale » et « de restauration » (les deux thématiques pouvant être fusionnées). D’autre part, nous tenterons de déterminer si, et le cas échéant dans quelle mesure, ces différents types de légitimation ont entraîné des innovations dans le domaine monétaire, et si celles-ci doivent être simplement considérées comme une série de mesures ad hoc ou si l’on peut y voir la marque d’une politique cohérente.
Dès sa naissance au XVe siècle, l’art de la médaille fut placé sous le signe du dialogue entre images et textes. Cette nouvelle forme artistique participe de la redécouverte et de l’appropriation de l’Antiquité, non seulement au niveau de... more
Dès sa naissance au XVe siècle, l’art de la médaille fut placé sous le signe du dialogue entre images et textes. Cette nouvelle forme artistique participe de la redécouverte et de l’appropriation de l’Antiquité, non seulement au niveau de l’iconographie, mais aussi dans le choix des légendes. À côté des inscriptions « originales » (titulatures, textes commémoratifs, etc.), les médailles présentent souvent de courtes citations, à forte valeur symbolique. Celles-ci sont à l’origine empruntées presque exclusivement à la Bible, mais très vite, le répertoire se diversifie, et l’on puise volontiers aux auteurs latins classiques. Sur la base de l’ouvrage de Gerard van Loon, Histoire métallique des Pays-Bas (1732 ; trad. française de l’éd. originale néerlandaise), nous avons recensé les citations ornant les médailles et jetons émis dans les Pays-Bas espagnols durant la seconde moitié du XVIe siècle, grosso modo sous le règne de Philippe II (1555-1598). Virgile est l’auteur classique le plus fréquemment cité. Les citations de cet auteur apparaissent ainsi comme un cas d’étude privilégié pour examiner un des aspects de la conception des médailles et jetons à cette époque : les modes de citation d’auteurs anciens et les liens avec les images issues du répertoire iconographique de l’époque (tel qu’il est connu par les recueils d’emblemata).

Dans l’état actuel de notre recherche, le corpus est constitué de 17 citations virgiliennes, 13 issues de l’Énéide,4 empruntées aux Bucoliques (aucune aux Géorgiques). Le plus souvent, la légende s’applique à un événement ponctuel (traité de paix, victoire militaire, naissance princière, etc.), auquel elle confère un souffle épique ou une valeur symbolique accrue. Elle fait parfois office de devise personnelle, comme on l’observe sur les médailles émises pour Antoine Perrenot de Granvelle (présentant le motto Durate) : c’est alors l’éthos d’une personne qu’elle doit symboliser. Le corpus est analysé en trois étapes. Nous étudions d’abord les citations présentant une modification par rapport à l’original (« Jeux avec le texte : citations et adaptations »), ensuite celles ne possédant aucun lien avec le contexte narratif original (« Perte du contexte : l’œuvre de Virgile comme réservoir de maximes »), enfin les sentences accompagnées d’une image faisant allusion au contenu du passage de Virgile pour enrichir la signification du type (« Jeux avec le contexte : allusions et réinterprétations »). Sur la base d’un matériau encore inexploité, cette communication apporte ainsi un éclairage nouveau d’une part sur la conception intellectuelle et artistique des types des médailles et jetons, d’autre part sur la place de ces objets et des lettres classiques dans la vie politique et culturelle de cette époque cruciale dans l’histoire de nos régions.
L’immense variété des types du monnayage romain républicain atteste le grand intérêt qu’y portaient les magistrats chargés de la production monétaire. Ces images leur permettaient d’exalter leur gens et/ou de grandes figures de la scène... more
L’immense variété des types du monnayage romain républicain atteste le grand intérêt qu’y portaient les magistrats chargés de la production monétaire. Ces images leur permettaient d’exalter leur gens et/ou de grandes figures de la scène politique contemporaine. La conférence porte sur les émissions de la fin du IIe siècle et du début du Ier siècle av. J.-C., pour lesquelles le classement proposé dans le Roman Republican Coinage de M. H. Crawford (problématique notamment en raison de l’absence de frappes durant les années 96-92) a déjà fait l’objet de révisions. Le conférencier cherche à reconstituer, à partir d’une analyse globale (et quantifiée) du paysage monétaire, les courants idéologiques et religieux de cette période (en particulier pour les années 99-88/87). Pour ce faire, il importe de tenir compte des traditions en matière d’iconographie monétaire. Ainsi, on ne s’étonne pas que le monnayage soit dominé par les représentations – traditionnelles – de Roma et de Victoire. La présence massive d’Apollon, troisième figure la plus représentée dans le paysage monétaire (notamment sur une des émissions les plus abondantes de l’époque, celle de L. Calpurnius Piso Frugi [RRC 340/1]), est en revanche très significative, puisque ce dieu n’avait auparavant été représenté que sur trois séries de deniers. Les monnayages sont passés en revue pour tenter d’identifier les raisons d’une telle multiplication des images « apolliniennes ». Pour quelques émissions seulement, on peut admettre l’explication « classique » de la référence à des traditions familiales du monétaire (RRC 334, 340 et 346), mais dans l’ensemble, il faut se tourner vers l’actualité militaire : Apollon apparaît de manière générale sur ces monnaies comme une divinité porteuse de victoire et de triomphe, et plus particulièrement comme le dieu des succès de Marius contre les Cimbres et les Teutons (RRC 333, 335, 340 et 341). Nous savons par Tite-Live (XXV, 12, 15) que les Jeux Apollinaires avaient été fondés en 212 av. J.-C., durant la deuxième Guerre Punique, pour assurer la victoire de Rome. Sylla, lors de sa préture (sans doute en 97 av. J.-C.), donna à la célébration de ces jeux un éclat extraordinaire pour rappeler qu’ils avaient été créés par un de ses ancêtres et pour se présenter comme le « nouveau fondateur » de ce festival. Les représentations d’Apollon et d’épreuves effectuées durant les jeux sur les monnayages de Piso Frugi (RRC 340) et de C. Marcius Censorinus (RRC  346), tous deux issus de familles également liées à l’histoire des ludi Apollinares, peuvent être interprétées comme une réponse à la grandiose démonstration de dévotion de Sylla envers Apollon. Textes et images monétaires permettent ainsi d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire des rivalités entre familles ou factions à la fin de la République.
L’année 2014 est celle du deux millième anniversaire de la mort du fondateur de l’empire romain, Auguste. En dépit d’un nombre d’études impressionnant et toujours croissant, des questions essentielles se posent encore. Que... more
L’année 2014 est celle du deux millième anniversaire de la mort du fondateur de l’empire romain, Auguste. En dépit d’un nombre d’études impressionnant et toujours croissant, des questions essentielles se posent encore. Que connaissons-nous aujourd’hui de cette figure majeure de l’histoire occidentale ? Comment appréhender dans toute sa complexité son œuvre politique, subtile et ambiguë, à partir d’une documentation éparse et terriblement lacunaire ? D’Octavien-Auguste, nous connaissons surtout l’image qu’il voulut donner de lui-même, et qu’il construisit patiemment, tout au long d’un règne de plus de quarante ans, pour devenir l’incarnation vivante des vertus civiques traditionnelles. Statues, gemmes, monnaies, textes littéraires et inscriptions nous donnent à voir ce « portrait officiel », dont on s’attachera, dans la première leçon, à mettre en lumière la progressive élaboration par une analyse minutieuse des documents. Quant au régime politique nouveau qui se mettait alors en place sous le couvert d’une restauration de la République, son caractère monarchique est incontestable. Comment les Romains, farouchement opposés à la royauté depuis des siècles, en vinrent-ils à accepter et acclamer un Princeps ? La seconde leçon reviendra sur le problème historique de la genèse de l’empire, qui est analysé depuis des siècles, mais dont chaque génération doit reprendre l’étude, car il pose la question cruciale des conditions d’émergence des pouvoirs personnels et autoritaires.
Cette conférence s’intéressera aux quinze premières années de la carrière politique du futur Auguste, une période durant laquelle l’héritier de Jules César s’impose rapidement au premier rang de la scène politique, avant d’éliminer... more
Cette conférence s’intéressera aux quinze premières années de la carrière politique du futur Auguste, une période durant laquelle l’héritier de Jules César s’impose rapidement au premier rang de la scène politique, avant d’éliminer successivement ses adversaires (en particulier Sextus Pompée et Marc Antoine), jusqu’à rester le dernier chef de parti à la tête de la Res publica. En ces années de guerre civile latente ou déclarée, les documents contemporains nous donnent à voir une image bien éloignée du portrait « classique » du vénérable personnage honoré du surnom d’Auguste, restaurateur des institutions traditionnelles de l’État. Dans un premier temps, en effet, l’adoption par César, quelques succès militaires, puis la divinisation du père adoptif firent de ce tout jeune homme un individu à l’aura exceptionnelle, qui était comme cristallisée par son nom officiel : « Commandant César, fils du Divinisé ». À travers – principalement – l’examen des monnaies frappées par le jeune César avant qu’il ne devienne 'Augustus', on suivra pas à pas la construction de cette image de chef militaire favorisé par les dieux et la victoire, destiné (déjà) à ramener la paix et la prospérité. Parallèlement à l’analyse des images monétaires, la lecture de quelques passages d’œuvres littéraires rédigées durant ces années permettra de saisir l’impact de cette « communication politique » dans les milieux cultivés de l’époque. Quant aux éloges du futur Prince que les jeunes Virgile et Horace composent alors, ils font remarquablement écho aux thèmes véhiculés par les monnaies. La conférence s’achèvera par la mise en évidence de ces correspondances parfois très étroites, qui amènent à poser d’une façon nouvelle la question cruciale du rôle des auteurs « augustéens » dans la diffusion de l’idéologie impériale naissante.
Die spätrepublikanische Münzprägung wird durch eine noch nie dagewesene Vielfalt an Münzbildern gekennzeichnet, die sie seit Jahrhunderten zu einem beliebten Forschungsfeld macht. Die Schaffung und die Auswahl der Typen sind zwar... more
Die spätrepublikanische Münzprägung wird durch eine noch nie dagewesene Vielfalt an Münzbildern gekennzeichnet, die sie seit Jahrhunderten zu einem beliebten Forschungsfeld macht. Die Schaffung und die Auswahl der Typen sind zwar weitgehend unbekannte Prozesse, aber die reine Tatsache, dass so viele unterschiedliche Bilder vorkommen, zeigt, dass der Typus kein bedeutungsloser Aspekt war. Dementsprechend kann er als historische Quelle herangezogen werden, da er politische Themen bzw. ideologische Vorstellungen widerspiegelt, die verbreitet waren, als die Münzen geprägt wurden. Viele der im Laufe des 20. Jh. entstandenen Studien zur republikanischen Münzikonographie behandeln die einzelnen Münzbilder ohne die gesamte Bilderwelt, der sie angehören, in Betracht zu ziehen. In diesem Vortrag wird versucht, durch eine zusammenfassende Betrachtung der Prägungen des Zeitalters von Marius und Sulla (RRC 292-385, von ca. 110 bis 78 v. Chr.) diese fragmentarische Perspektive zu überwinden. Entgegen einer Analyse isolierter Münzbilder wird ein quantitatives Verzeichnis der Typen vorgestellt, um die dominierenden Themen der numismatischen Bilderwelt dieser Zeit zu identifizieren. Unter diesen Hauptthemen wird zwischen traditionellen Typen (Roma und Victoria) und selten dargestellten Szenen und Gottheiten (z. B. Apollo und Venus) unterschieden. Die Anhäufung bzw. das Erscheinen bestimmter Darstellungen wird dann in Verbindung mit der soziopolitischen Geschichte gebracht, welche zum Verständnis der Auswahl der Bilder verhilft. Auf der anderen Seite wird auch die politische und religiöse Gedankenwelt durch die umfassende Untersuchung der numismatischen Quellen besser fassbar.
Près d’un siècle après sa création, le régime patiemment instauré par Auguste connut sa première crise majeure : une révolte qui avait éclaté en Gaule et en Espagne au début de l’année 68 ap. J.-C. poussa Néron au suicide le 9 juin,... more
Près d’un siècle après sa création, le régime patiemment instauré par Auguste connut sa première crise majeure : une révolte qui avait éclaté en Gaule et en Espagne au début de l’année 68 ap. J.-C. poussa Néron au suicide le 9 juin, plongeant l’Empire romain dans une guerre civile au terme de laquelle le pouvoir impérial revint finalement, après la mort violente de trois autres Princes, au gouverneur de Judée, Vespasien, qui fut proclamé empereur en décembre 69 ap. J.-C. Tout acte politique ou militaire, dans l’Antiquité, était placé sous le patronage de divinités auxquelles étaient reconnues des sphères de compétences propres à garantir le succès des différents aspects de l’entreprise. Les émissions monétaires que les prétendants et occupants du trône impérial en 68-69 ap. J.-C.  frappèrent pour payer leurs troupes donnent ainsi à voir les dieux tutélaires de leur action.  Nous avons par ailleurs conservé une partie importante des protocoles des sacrifices effectués en 69 ap. J.-C. par les Frères Arvales, qui nous font connaître les divinités officiellement honorées sous Galba, Othon et Vitellius. Cette communication propose un examen de la composition et des spécificités « théologiques » du (ou des) panthéon(s) mis en œuvre par ces trois éphémères empereurs pour surmonter la crise politique et restaurer le « bon » régime impérial.
Notre communication sera consacrée à l’organisation de l’hégémonie romaine en Macédoine, de la création des quatre merides en 167 à la veille de la guerre civile entre César et Pompée. Dans l’examen de l’administration de cette région,... more
Notre communication sera consacrée à l’organisation de l’hégémonie romaine en Macédoine, de la création des quatre merides en 167 à la veille de la guerre civile entre César et Pompée. Dans l’examen de l’administration de cette région, nous accorderons une attention particulière aux aspects économiques et monétaires. Depuis une vingtaine d’années, en effet, de nombreuses études ont été consacrées aux monnayages émis en Macédoine et en Thrace égéenne durant la période traitée. Leur classement chronologique a été précisé, voire corrigé sur de nombreux points ; il n’est donc pas inutile de proposer une synthèse des recherches récentes. Notre second objectif est de mettre en évidence l’apport de ces « nouvelles » données – d’autant plus importantes que la documentation littéraire et épigraphique n’est guère abondante – à notre connaissance de la première « province » romaine à l’est de l’Adriatique, en les intégrant à une réflexion plus large sur les origines du « système provincial ».
"Les célèbres émissions monétaires aux légendes L. SVLLA IM(P)(E) (deniers et 'aurei' RRC 367/1-5), L. SVLA IMPE ('asses' RRC 368) et L. SVLLA IMPER ITERV(M) (deniers et 'aurei' RRC 359/1-2) occupent une place exceptionnelle dans... more
"Les célèbres émissions monétaires aux légendes L. SVLLA IM(P)(E) (deniers et 'aurei' RRC 367/1-5), L. SVLA IMPE ('asses' RRC 368) et L. SVLLA IMPER ITERV(M) (deniers et 'aurei' RRC 359/1-2) occupent une place exceptionnelle dans l’histoire de la monnaie de Rome, notamment par le choix des métaux frappés – les 'aurei' de Sylla sont, avec ceux de Pompée, les seules monnaies d’or émises entre la deuxième guerre punique et l’époque de César – et du point de vue de leur métrologie. Il est depuis longtemps admis, en effet, que les 'asses' syllaniens, généralement datés de 83/82 av. J.-C., marquent un « retour » à l’étalon oncial après la réduction au poids semi-oncial introduite quelques années auparavant (entre 93/92 et 89 av. J.-C.) par la 'lex Papiria'. Cette « réforme » métrologique syllanienne est d’interprétation d’autant plus délicate que la frappe du bronze s’interrompt ensuite pour une quarantaine d’années, jusqu’aux émissions de Cnaeus et Sextus Pompée dans les années 46-44  av. J.-C.
Notre communication entend pour ainsi dire reprendre en amont l’examen de cette question, en mettant à l’épreuve les éléments qui fondent la chronologie communément adoptée pour les émissions syllaniennes. Nous montrerons que la datation en 83/82 av. J.-C. des monnaies où Sylla est désigné comme 'imperator' n’est pas parfaitement assurée, et que l’on peut émettre l’hypothèse d’une frappe de ce monnayage à l’époque de la guerre sociale (vers 90-89 av. J.-C.). Si l’on admet cette datation « haute » des 'asses' de poids oncial, on est amené à reconsidérer leur lien avec la 'lex Papiria' et à abandonner l’idée d’une mesure particulière prise dans le domaine de la métrologie monétaire sous la domination syllanienne."
L. Cornelius Sulla (138-78 av. J.-C.) occupe une place exceptionnelle dans l’histoire de la fin de la République romaine, à laquelle ne le prédestinait pas sa naissance dans une vieille famille qui n’occupait plus depuis des décennies le... more
L. Cornelius Sulla (138-78 av. J.-C.) occupe une place exceptionnelle dans l’histoire de la fin de la République romaine, à laquelle ne le prédestinait pas sa naissance dans une vieille famille qui n’occupait plus depuis des décennies le devant de la scène politique. Après une jeunesse dissolue, à en croire les auteurs anciens, il se révéla à l’époque de la guerre contre Jugurtha, où Marius repéra bien vite ses talents d’officier et de diplomate, et le prit sous son aile. La relation entre les deux hommes se dégrada en quelques années, et la querelle entre ces commandants ambitieux mena Rome à la première des trois guerres civiles qui sonnèrent le glas de la 'res publica libera'. Sorti victorieux de l’affrontement contre les partisans du vieux Marius, Sylla entreprit de restaurer la République sénatoriale traditionnelle. Si la « constitution syllanienne » ne devait guère survivre à son auteur, les actions violentes et illégales qu’il avait menées pour laver son honneur bafoué et atteindre la prééminence politique qui lui permettrait d’être le restaurateur du 'mos maiorum' ouvrirent en revanche la voie au fossoyeur de la République, César, et à ses héritiers.
Le monnayage émis en 68 apr. J.-C. pour financer la révolte contre Néron constitue un cas d’étude particulièrement favorable pour aborder à nouveau la question controversée des rapports entre l’iconographie monétaire et les idéologies... more
Le monnayage émis en 68 apr. J.-C. pour financer la révolte contre Néron constitue un cas d’étude particulièrement favorable pour aborder à nouveau la question controversée des rapports entre l’iconographie monétaire et les idéologies politico-religieuses de la Rome antique. Ces dernières décennies, le statut de l’image monétaire comme vecteur d’un message idéologique a souvent été mis en doute, parfois de façon radicale. Évidemment, la monnaie n’a pas pour vocation première de véhiculer une image : elle est avant tout un moyen d’échange (qui plus est de dimensions fort réduites). Néanmoins, les types imprimés sur ces flans métalliques sont le fruit de choix conscients de la part des autorités émettrices et peuvent souvent être considérés comme la synthèse ou le condensé d’un discours idéologique que diffusaient aussi, de façon plus développée, des textes (littéraires et épigraphiques) ou des monuments qui ont été conservés en moins grand nombre.

En 68, Vindex et Galba, depuis la Gaule et l’Espagne, entrent en révolte contre le pouvoir impérial de Néron, jugé tyrannique. Ces chefs d’armée financent la guerre civile par la frappe d’un monnayage anonyme, souvent de piètre facture, mais adoptant les étalons pondéraux fixés par la réforme néronienne de 64. Le petit nombre de trésors ou de dépôts monétaires ne permet pas d’assigner une date et un lieu de frappe précis aux différentes séries anonymes. Parmi les différents groupes traditionnellement distingués (la datation « unitaire » proposée en 1974 par P.-H. Martin n’a pas été suivie), le conférencier ne prend en compte que ceux datés de 68 : d’une part, les émissions qui auraient été produites en Gaule par Vindex, d’autre part, celles dont on attribue la frappe à Galba en Espagne.

Le classement fréquentiel des divinités, symboles et « slogans » figurant dans les émissions de ces deux grands groupes permet de dégager les thèmes dominants du « paysage monétaire » de l’année 68. Dans le groupe espagnol, Bonus Eventus, le symbole de la couronne de chêne, le Genius populi Romani, Pax et Roma, ainsi que le sigle SPQR, occupent les premières places. En Gaule, le monnayage est dominé par les représentations de la Salus generis humani, de Mars Ultor, de la Victoria, des signa PR et du Genius populi Romani. Les quatre émissions (de loin) les plus volumineuses présentent en outre certains des types figurant dans le plus grand nombre de séries : Bonus Eventus / Roma renascens ; Liberta restituta / SPQR dans une couronne civique ; Mars Ultor / Signa PR ; Salus generis humani / SPQR dans une couronne de chêne.

Par ailleurs, certaines des divinités les plus fréquentes dans les émissions de l’année 68 (qui étaient absentes ou rares dans le monnayage julio-claudien) se retrouvent parmi les dieux mentionnés dans les protocoles des sacrifices effectués par le collège des Frères Arvales en 69 : à diverses dates, ceux-ci sacrifient à Victoria, à Mars Ultor ou au Genius populi Romani – des divinités peu ou pas attestées dans les protocoles des années précédentes qui nous sont connus. Ces convergences remarquables entre deux types de source très différents prouvent que dans le contexte particulier des guerres civiles, les autorités émettrices choisissaient des types monétaires illustrant des thèmes idéologiques et religieux qui participaient d’un discours plus large, légitimant leur action militaire et politique.
"Nell’ampio spettro di studi sulla fortuna delle opere virgiliane nel Rinascimento, il campo della numismatica resta ancora praticamente del tutto inesplorato. Tuttavia, fin dalla sua nascita nel XV secolo, la medaglia s’ispira... more
"Nell’ampio spettro di studi sulla fortuna delle opere virgiliane nel Rinascimento, il campo della numismatica resta ancora praticamente del tutto inesplorato. Tuttavia, fin dalla sua nascita nel XV secolo, la medaglia s’ispira all’Antichità, sia a livello iconografico, sia nella scelta delle legende. Accanto alle inscrizioni “originali” (titolature, testi commemorativi, ecc.), su medaglie e gettoni si riportano anche brevi citazioni dal forte significato simbolico. In origine esse emanavano il più delle volte da passi biblici, mentre col tempo il repertorio va diversificandosi, e così arrivando a citare assai spesso autori classici latini, con una predilezione particolare per Virgilio.
In considerazione di una così ampia materia, la presente analisi si è concentrata su un’area geografica e cronologica determinata: i Paesi Bassi durante la seconda metà del XVI secolo, un periodo determinante nella storia di queste regioni, che, per motivi politici e religiosi, si ribellano al dominio di Filippo II di Spagna. Per lo studio delle medaglie e dei gettoni coniati in questo territorio, la referenza principale è ancora oggi il libro di Gerard Van Loon, "Histoire métallique des Pays-Bas", 1732 (traduzione francese dell’edizione originale olandese).
Nel primo volume di Van Loon, ove si tratta il XVI secolo, Virgilio è l’autore classico che fornisce il più di legende – un primato riscontrabile anche nei volumi successivi. La maggioranza dei motti virgiliani proviene dall’Eneide, pochi altri essendo estratti dalle Egloghe (nessuno dalle Georgiche). Si proporrà una tipologia delle citazioni virgiliane ricorrenti sulle medaglie e sui gettoni, distinguendo tra i diversi contesti e modi d’“estrazione” dei passi più celebri. Le circostanze delle coniazioni sono varie: trattati di pace, negoziazioni politiche, eventi militari, nascite principesche, ecc. In genere la legenda riguarda un evento preciso cui si vuole conferire un valore simbolico marcato. A volte, essa funge anche da motto personale: in tale caso, simboleggia l’ethos di una persona (in modo simile agli emblemata che andavano di moda all’epoca). Anche il testo virgiliano è trattato in modi diversi: alcune legende citano fedelmente il verso, altre l’adattano alla situazione politica attraverso modifiche più o meno importanti. Il legame tra citazione ed immagine cui è associata sarà oggetto di particolare interesse: a volte, infatti, la composizione iconografica illustra semplicemente l’iscrizione (in riferimento più o meno diretto al contesto di origine della citazione), ma più spesso ne precisa il senso.
Incise nell’oro o nell’argento delle medaglie, le "summae" virgiliane divengono un elemento costitutivo dell’immagine dei principi e della nobiltà, mentre nelle coniazioni delle città dei Paesi Bassi, partecipano alla costruzione dell’identità civica di queste. Umanisti e aristocratici si appropriarono dei versi più famosi del grande poeta, conferendo agli eventi contemporanei il lustro dell’antico. Sulla base di un materiale ancora ampiamente non sfruttato, la relazione mira a porre sotto una nuova luce il ruolo delle opere virgiliane quale punto di riferimento commune ai potenti, notabili e intelletuali del Rinascimento."
Avant l’introduction massive du denier dans le monde grec à partir du milieu du Ier siècle av. J.-C., les campagnes romaines en Grèce et en Asie Mineure étaient essentiellement financées par des monnayages locaux, en particulier ceux... more
Avant l’introduction massive du denier dans le monde grec à partir du milieu du Ier siècle av. J.-C., les campagnes romaines en Grèce et en Asie Mineure étaient essentiellement financées par des monnayages locaux, en particulier ceux jouissant d’une large diffusion, les stéphanéphores athéniens et les cistophores notamment. On y a identifié depuis longtemps les indices de la présence romaine, qu’il s’agisse des noms de promagistrats ou d’ "imperatores" responsables de frappes, ou encore de certains symboles signalant une émission produite pour le compte des Romains ou par une autorité « proromaine ». S’inscrivant dans la continuité de ces recherches, notre communication portera sur les éléments iconographiques faisant référence à Rome ou aux commandants romains dans les monnayages grecs du Ier siècle av. J.-C.
La présence de références romaines dans la typologie pose en effet une série de questions directement liées au thème de ce colloque. Tout d’abord sur la valeur de l’image monétaire comme vecteur d’un message idéologique aux yeux des "imperatores" en campagne dans le monde grec, notamment par rapport aux autres moyens de communication qu’ils utilisaient (monuments, inscriptions, etc.). Ensuite sur les modalités du choix de ces images : répondaient-elles à un « programme » élaboré par le chef d’armée et son état-major, ou étaient-elles conçues comme un libre « hommage » de la part des autorités monétaires civiques ? On s’interrogera également sur les destinataires du message véhiculé par la typologie : Romains ou/et Grecs ? Enfin, nous tenterons de mettre en évidence les similitudes et les différences dans les thèmes véhiculés par le monnayage grec et par celui de l’atelier de Rome ou produit au nom des "imperatores".
Le sac d'Athènes par Sylla en 86 av. J.-C. est bien documenté dans les sources littéraires, et de nombreuses traces archéologiques de destruction ont été mises en rapport avec le siège syllanien. L'année suivante, en 85 av. J.-C., C.... more
Le sac d'Athènes par Sylla en 86 av. J.-C. est bien documenté dans les sources littéraires, et de nombreuses traces archéologiques de destruction ont été mises en rapport avec le siège syllanien. L'année suivante, en 85 av. J.-C., C. Flavius Fimbria met à sac la ville d'Ilion - l'ancienne Troie -, un épisode qui trouva un écho important chez les historiens antiques. Cependant, les recherches archéologiques récentes ont remis en question ces récits, notamment en ce qui concerne l'ampleur des destructions. Cette communication sera donc l'occasion de s'interroger sur le poids symbolique de la destruction de cités prestigieuses et sur l'éventuelle falsification ou exagération des faits réels dans une perspective de propagande.
Dans la "Vie de Lucullus", Plutarque mentionne que la monnaie produite par les soins de L. Lucullus dans le Péloponnèse durant la première guerre mithridatique fut appelée « lucullienne », désignation confirmée par un acte... more
Dans la "Vie de Lucullus", Plutarque mentionne que la monnaie produite par les soins de L. Lucullus dans le Péloponnèse durant la première guerre mithridatique fut appelée « lucullienne », désignation confirmée par un acte d’affranchissement delphique de la fin du Ier siècle av. J.-C. Cette communication tente d’abord d’inscrire la production de ce monnayage dans le contexte militaire et financier des opérations syllaniennes en Grèce continentale. Sont ensuite réexaminés systématiquement les éléments en faveur de l’identification traditionnelle des monnaies « luculliennes » avec les stéphanéphores syllaniens. Loin de se contredire, le texte de Plutarque et les monogrammes renvoyant au « questeur Marcus », le frère de L. Lucullus, indiquent une collaboration des deux personnages à différents niveaux de la production monétaire. Enfin, on ne peut reconnaître les « luculliennes » dans certaines des dernières émissions de la ligue achéenne, dont la datation au Ier siècle est elle-même douteuse.
Journée d'étude co-organisée par P. Assenmaker, C. Langohr, Q. Letesson L’activité proposée consiste en une journée (éventuellement deux, si le nombre de participants le requiert) durant laquelle, par communications d’une demi-heure... more
Journée d'étude co-organisée par P. Assenmaker, C. Langohr, Q. Letesson
L’activité proposée consiste en une journée (éventuellement deux, si le nombre de participants le requiert) durant laquelle, par communications d’une demi-heure environ, les membres de CEMA intéressés présenteront – individuellement ou par groupe de recherche – leurs travaux en mettant l’accent sur les points suivants :
- le domaine et la thématique de recherche ;
- le contexte dans lequel cette recherche est effectuée (insertion dans / relation avec un groupe de recherche ou différents spécialistes, à l’UCL ou en dehors, etc.) ;
- la façon dont cette recherche se situe par rapport aux travaux menés dans ce domaine (continuité ? approfondissement ? remise en question ?), son apport original.
En fonction des membres de CEMA qui marqueront leur intérêt pour ce projet, plusieurs sessions seront définies (par exemple : Grèce-Rome ; Histoire/Philologie-Archéologie ; etc.).
Le but premier de cette activité est de découvrir les points forts des recherches de nos collègues au sein de CEMA et leurs apports majeurs au sein de leur discipline – à l’inverse de la plupart des activités collectives, où il est demandé aux chercheurs de mettre en évidence ce qui, dans leurs travaux, correspond plus ou moins à une thématique générale prédéfinie. In fine, les organisateurs formulent le vœu que cette journée de présentation pourra contribuer à préciser ou redéfinir la « carte d’identité » de CEMA.
Research Interests:
Date: mercredi 14 octobre 2015 Heure: 13h à 14h Lieu: Salle du Conseil FIAL(Faculté de Philosophie, Arts et Lettres, Université catholique de Louvain, Place Blaise Pascal, 1, B-1348 Louvain-la-Neuve) Abstract: Lucius Cornelius Sulla... more
Date: mercredi 14 octobre 2015
Heure: 13h à 14h
Lieu: Salle du Conseil FIAL(Faculté de Philosophie, Arts et Lettres, Université catholique de Louvain, Place Blaise Pascal, 1, B-1348 Louvain-la-Neuve)

Abstract: Lucius Cornelius Sulla (138-78 av. J.-C.) est l’une des figures les plus énigmatiques de l’histoire romaine, dont la personnalité était un mystère déjà pour les Anciens. Sans même prétendre déterminer qualis Sulla fuerit (pour reprendre l’interrogation du philosophe Sénèque), les historiens de Rome sont bien en peine de cerner précisément le rôle joué par Sylla dans la progressive déliquescence des structures politiques de la République. Le dictateur fut-il un « monarque manqué » (Carcopino) ou doit-il au contraire être considéré comme « le dernier républicain » (Keaveney) ? Pour apporter quelques éléments de réponse à cette question, cette conférence propose un parcours à travers les sources littéraires, épigraphiques et numismatiques qui nous renseignent sur la carrière de Sylla, sur l’image qu’il donna de lui, et sur les modes de diffusion de cette autoreprésentation. Protagoniste et vainqueur de la première des trois guerres civiles qui sonnèrent le glas de la Res publica libera, Sulla Felix se voulut le restaurateur de la République sénatoriale traditionnelle. Si la « constitution syllanienne » ne devait guère survivre à son auteur, les actions violentes et illégales qu’il avait menées pour laver sa dignitas bafouée, de même que les honneurs extraordinaires qui lui furent rendus, ouvrirent en revanche la voie au fossoyeur de la République, Jules César, et à ses héritiers.
Research Interests:
Si les termes de « specula principum », « fürstenspiegel », « mirrors for princes » ou « miroirs aux princes » semblent aujourd’hui communément admis et largement usités par la communauté scientifique, on est pourtant bien en mal de... more
Si les termes de « specula principum », « fürstenspiegel », « mirrors for princes » ou « miroirs aux princes » semblent aujourd’hui communément admis et largement usités par la communauté scientifique, on est pourtant bien en mal de définir avec précision les contours d’un tel corpus. La définition traditionnelle proposée par Ein Már Jónsson en 1987, et à laquelle on se réfère aujourd’hui, cadre mal avec la réalité textuelle médiévale, réfractaire à toute tentative de cloisonnement typologique. La lecture de plusieurs œuvres présentées comme exemplaires, à l’instar du Policraticus de Jean de Salisbury ou encore du fameux De regimine principum de Gilles de Rome, tend pourtant à souligner la différence fondamentale qui existe entre les genres médiévaux et les genres médiévistes, pour reprendre le titre d’un article de Patrick Moran. 
L'objectif de ce colloque sera donc de réinterroger une littérature aux contours sinueux et pourtant cloisonnée sous une définition arbitraire qui cache une part importante des potentialités d'étude d'un tel corpus. En choisissant de prendre le parti non de la forme mais de la fonction, de l'usage des miroirs aux princes, au travers notamment de l'étude de leur réception manuscrite, de leur combinaison avec d'autres formes de littérature, mais aussi du projet de l'auteur (au moyen notamment de la préface au texte, si celle-ci existe), nous souhaitons souligner la grande plasticité des textes spéculaires qui dépassent largement les cadres typologiques restreints dans lesquels nous les classons habituellement.
C'est pourquoi nous souhaitons faire intervenir lors de ce colloque des spécialistes de tous horizons, des miroirs carolingiens aux miroirs vernaculaires de la fin du Moyen Âge, tout en souhaitant également bénéficier de la participation de jeunes chercheurs, qui pourront ainsi apporter un regard neuf sur cette thématique. Une telle démarche permettra de répondre à une question simple, mais pourtant lourde de conséquences : est-ce la forme d’une œuvre, son contenu intrinsèque qui en détermine la nature, ou est-ce davantage sa visée et, plus important encore, sa réception ?
Research Interests:
Ciclo di conferenze a cura di Ida Gilda Mastrorosa, Universitàdegli Studi di Firenze
Fecha de celebración: 9 de junio de 2022, de 9:00 a 14:00. Lugar: Facultade de Xeografía e Historia, Universidade de Santiago de Compostela. Quien quiera asistir al seminario telemáticamente puede ponerse en contacto con el coordinador... more
Fecha de celebración: 9 de junio de 2022, de 9:00 a 14:00.
Lugar: Facultade de Xeografía e Historia, Universidade de Santiago de Compostela.
Quien quiera asistir al seminario telemáticamente puede ponerse en contacto con el coordinador a través de este e-mail: ruben.olmo.lopez@usc.es
Research Interests: