Abstract

Résumé:

La transmission de l'histoire de la guerre d'Algérie continue à poser problème de part et d'autre de la Méditerranée. Néanmoins, nous assistons aujourd'hui à un décloisonnement inédit des mémoires grâce à tout un domaine de littérature relatant les histoires des générations issues de ce conflit. Entre fiction et faits historiques, ces générations d'écrivain.e.s contribuent de manière significative à archiver des mémoires souvent oubliées ou refoulées dans l'Histoire collective. Dans la présente étude, nous montrerons l'apport de l'écrivaine française d'origine algérienne Alice Zeniter au développement des connaissances sur la guerre d'Algérie. En particulier, à travers l'analyse de son livre L'Art de perdre (2017), où plusieurs voix et générations s'entremêlent, nous essaierons de comprendre la façon dont l'histoire « contée » de Zeniter remet en question l'idée selon laquelle l'Histoire ne revient qu'aux historiens. En effet, après avoir démontré la reconstitution historique effectuée par le personnage de la jeune Naïma à travers les mémoires familiales et les archives historiques, nous nous interrogerons sur le rôle que la littérature peut jouer dans le comblement du manque d'histoires transversales dans l'Histoire.

Abstract:

The transmission of the history of the Algerian War continues to pose problems on both sides of the Mediterranean Sea. Nevertheless, today we are witnessing an unprecedented decompartmentalization of memories thanks to a whole subset of literature recounting the stories of the generations born out of this conflict. Between fiction and historical facts, these generations of writers contribute significantly to archiving memories that are often forgotten or repressed in collective History. In this study, I will show the contribution of Franco-Algerian writer Alice Zeniter to the development of knowledge on the Algerian War. In particular, through the analysis of her book L'Art de perdre (2017), where several voices and generations intertwine, I will try to understand how Zeniter's "told" story challenges the idea that History belongs only to historians. After having demonstrated the historical reconstruction carried out by the character of young Naïma through familiar memories and historical archives, I will examine the role that literature can play in making up for the lack of transversal stories in History.

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