Abstract

Abstract:

The history of slavery and enslavement in North Africa suffers from archival silences, social taboos, and family histories that have yet to be written. The imbrication of race and enslavement has further complicated the writing of this history. Even current scholarship on slavery has predominantly focused on the enslavement of sub-Saharan Africans, overlooking the existence of Moroccans who were abducted and trafficked through channels of internal slavery within Morocco itself. This particular slavery has not received much attention, and it is even less accessible to scholarship due to the inexistence of documentation. Drawing on Nouzha Fassi Fihri's novel Dada l'Yakout (2018), which tells the story of a Moroccan woman who was kidnapped and sold at the age of seven, I conceptualize "fictional testimony" and argue that it opens up space to write lost and insufficiently-documented histories of slavery and enslavement in Morocco. The novelistic medium does not make truth claims, but its "fictional truth" (Riffaterre 1990) illuminates what might have happened and the way in which it might have unfolded. In its broader implications, this article draws attention to the ways in which the focus on dadas (formerly enslaved old women mostly) and their cuisine participates in historical amnesia about the yet-to-be-written history of abduction and enslavement in Morocco and beyond. The article also demonstrates the crucial role literature plays in both drawing attention to this uncomfortable past and spurring writing projects that grapple with its consequences in the present.

Résumé:

L'histoire de l'esclavage et de l'asservissement en Afrique du Nord souffre des silences d'archives, des tabous sociaux et des histoires familiales qui restent à écrire. L'imbrication de la race et de l'esclavage a compliqué davantage l'écriture de cette histoire. Même la riche recherche actuelle sur l'esclavage s'est principalement concentrée sur l'asservissement des Africains subsahariens, ignorant l'existence de Marocains qui ont été enlevés et qui étaient victimes de la traite interne. Cet esclavage particulier n'a pas reçu beaucoup d'attention auprès des chercheurs et est encore moins accessible en raison de l'inexistence de documentation archivistique. En m'inspirant de Dada l'Yakout (2018), le roman de Nouzha Fassi Fihri, qui raconte l'histoire d'une femme marocaine enlevée et vendue à l'âge de sept ans, je développe le concept du « témoignage fictif » et soutiens que ce dernier ouvre de l'espace pour écrire des histoires perdues et insuffisamment documentées d'esclavage au Maroc. Le médium romanesque ne prétend pas à la vérité, mais sa « vérité fictionnelle » (Riffaterre 1990) éclaire ce qui aurait pu se passer et la manière dont cela aurait pu se dérouler. Dans ses implications plus larges, cet article attire l'attention sur la manière dont l'accent mis sur les dadas (des femmes âgées anciennement asservies dans la plupart des cas) et leur cuisine ces dernières années participe à l'amnésie historique sur cette histoire de l'enlèvement et de l'esclavage qui reste encore à écrire au Maroc et au-delà au Maghreb. L'article démontre également le rôle crucial que joue la littérature à la fois en attirant l'attention sur ce passé inconfortable et en stimulant des projets d'écriture qui reviennent sur ses conséquences dans le présent.

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